17 juillet 2011 |
C'est une chambre ou un bureau qui ressemble à une chambre. Un bureau avec un lit dans un coin, soigneusement recouvert d'un vieux tissu vert côtelé. Un bureau avec, au centre, une table en bois sombre, une lampe à l'abat-jour jauni, un téléphone. D'épais rideaux bleu nuit recouvrent les bords des longues fenêtres qui recouvrent à leur tour le crépuscule de la rue, dès qu'il allume la pièce.
Derrière la porte, il y a un couloir qui mène à d'autres portes qui cachent le même appartement, au bout duquel il tombe sur le même bureau qui ressemble à une chambre désuète. Tout est à la bonne place, comme il aime.
C'est le même homme qui entre dans ces mêmes appartements. Il fait les mêmes gestes, dans le même ordre. D'abord les clés sur la desserte, l'inventaire du courrier, la porte du frigo, les messages sur le répondeur, la veste sur le dossier de la chaise, l'interrupteur de la lampe de chevet.
La même pause au centre de la grande fenêtre derrière laquelle passent des gens de plus en plus minuscules au fur et à mesure qu'il monte les étages, la même pause au centre d'une grande fenêtre qui superpose les mouvements des passants à sa silhouette qui desserre une cravate, le même geste, mais il ne le sait pas, le même geste sec, repris à deux reprises, mais il ne peut s'entendre d'un bureau l'autre, le même geste qui efface les tâches lumineuses disséminées sur la façade brillante du building pour que s'y imprime l'image mouvante et en temps réel d'une soirée au centre-ville.
Un immeuble, une autre fenêtre http://julianeeirich.com/
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