9 mars 2011 |
Ça commence avec une main ankylosée, je la secoue mais les fourmis ne veulent pas tomber, c’est le matin, tu as les yeux vitreux, tu prends le volant, je garde la main dans ma poche, pour ne pas te troubler plus, et je remue les doigts cachés dans ma poche, mais ça fait pas tomber les fourmis, les fourmis montent le long de l’avant-bras, de la main au coude, du coude à l’épaule, et mon bras gauche ne bouge plus, et je te le cache. Mon bras gauche est sage, mais il n’est plus vraiment mon bras. Et mon bras droit commence à s’assagir aussi, sauf les fourmis qui courent en dedans. Les fourmis sont nerveuses, mais on ne peut pas les voir. J’ai les deux mains dans les poches, nerveuses en dedans. Mes pieds, je pourrai pas les mettre dans des poches quand les fourmis arriveront.
Les fourmis, c'est pas tout. Mon corps rétrécit. Je le sens bien. Avant tu ne voyais que moi. Maintenant, tu as beaucoup plus de place dans la voiture. Je pourrais m’étirer de tout mon long sur la banquette sans que ni ma tête ni mes pieds ne te touchent. Mes vêtements deviennent lâches. Bientôt, quand tu te tourneras pour me dire quelque chose, si ça arrive encore une fois, il n’y aura plus qu’une minuscule tâche sur le siège. C’est comme ça qu’on disparaît.
Oui, mais tu réapparais alleurs. Où ?
RépondreSupprimerJ'adore.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimeravant de disparaître tu meurs (j'avais oublié l'accent circonflexe sur le i)
RépondreSupprimer