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21 septembre 2012 |
Ce qui s'impose de l'autre au quotidien, quand on vit avec lui. Ils l'observent mais n'en parlent pas. Un slip roulé dans des chaussettes aux pieds du lit. Un sifflement sous la douche. Le trouble d'un visage qui se réveille gonflé d’immobilité, et se défroisse de gorgée de café en gorgée de café. Et ça fait slurp. À chaque gorgée. La manie de se promener nu. Un sourire qui n'est destiné à personne mais que l'autre prend à crédit quand-même. Les sons de l'ennui : pieds qui trainent, soupires, doigts qui pianotent sur une table. Les conséquences sur les gestes de l'autre, naturellement nerveux, facilement irrités : porte qui claque, raclement de gorge, soupires aussi. Un paquet vide de chips. La façon dont il gratte, avec l'ongle du pouce, les bouts de nourriture séchée sur une casserole quand il fait la vaisselle. La possibilité de sa présence même quand il sort et promet de rentrer tard. La possibilité de sentir quelque chose que seul le quotidien laisse sourdre dans les lieux communs. Une main sur les fesses. Et qui s'échappe parfois dans la rue au cours d'une soirée chaude d'été montréalais où la pluie torrentielle aura fait oublier que les fenêtres aussi ont des oreilles.
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