17 juin 2012

Dans la rue... Bellechasse, Montréal

22 février 2012

Elle porte des chaussures roses, surmontées d'un noeud bleu, dont le claquement qu'elles provoquent chaque fois qu'elles cognent le sol devraient conférer à l'ensemble une allure féminine.

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Elle ne prend plus de café - même pas le matin-, et se sent beaucoup mieux. Mais elle n'a pas trouvé encore la boisson chaude, stimulante, qui ait pu remplacer, en offrant autant de plaisir, ce préambule matinal. Alors elle le saute.

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Quand elle mange, elle engouffre parfois toute son assiette en deux bouchées, et continue de racler de la fourchette les quelques traces de sauces restant parce que son cerveau, dupé par la rapidité de la manoeuvre, n'a pas encore pu lui envoyer un message de satiété.

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À la maison, elle ne triture pas ses lèvres en parlant comme elle le fait à l'extérieur.

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Elle raconte des choses qui ne l'intéressent pas mais qu'il écoute en attendant son tour, comme si c'était un mal nécessaire. Quand elle ne finit pas ses phrases, il se sent escroqué, parce qu'il reste là, pendu à une suite de mots qui n'arrivent pas, alors qu'il aurait pu très bien consacrer ces quelques secondes à quelque chose de plus intéressant.

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Quand on sonne à la porte, elle se regarde dans la glace et se recoiffe avant d'ouvrir. Parfois, elle lui dit «Ouvre, toi. Je peux pas me montrer aux autres dans cette tenue-là». Alors lui, il est quoi, hein, s'il n'est pas les autres? La prolongation de son corps à elle? Un objet inanimé? Elle dit: toi, c'est pas pareil, toi je t'aime.

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Parce que l'histoire s'écrit tous les jours sans qu'on y prête attention, il ne faut pas négliger les menus détails du quotidien.

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