3 octobre 2012 |
Elle signe le registre des départs, lève un œil morne sur la salle d'attente qui ne désemplit jamais. Au vestiaire, elle dépose, sur l'étagère supérieure de son casier, son badge et les tennis blanches qu'elle réserve pour le travail, accroche sa blouse au cintre, frotte ses pieds glacés avant d'enfiler ses sandales. Vérifie de tête qu'elle n'a rien oublié au moment du changement de shift. Les clients dans le couloir. Quelques gouttes de Purell dans ses mains bleutées. Dedans, elle a froid. Dehors, sa peau devient immédiatement humide et collante. Il est 15 heures. Elle fait signe au bus de s'arrêter. La porte coulisse, balance sur la rue une brassée d'haleines fétides. Elle demande pardon aux passagers entassés derrière la porte, leur adresse un sourire maladroit. Rentre dans les genoux des passagers assis. Impose son épaule moite à l'épaule voisine.
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